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  1. Articles/

Méthode de mini-dissertation en HLP

Auteur
Yann Lebatard
Professeur de philosophie
Sommaire

Travail préparatoire
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Sujet exemple : Est-il possible de résister à la propagande ?

Ce sujet demande de bien maîtriser le cours que nous avons vu au mois de septembre en première qui porte sur les techniques de manipulations mises en évidence par Edward Bernays. Vous trouverez ce cours dans l’article suivant :

Edward Bernays, un expert en « relations publiques »

Définir les concepts
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On appelle concept l’effort intellectuel qui nous permet de comprendre la chose considérée. Exemple le concept de possibilité nous sert à comprendre l’ensemble des choses possibles. Si on veut comprendre un mot, il faut avoir à l’esprit le concept correspondant au mot. Nous avons un concept dans notre esprit quand nous sommes capables de définir clairement le concept concerné. Les concepts sont spirituels, donc ils ne prennent pas de place.

La définition du concept de possible est la suivante : est possible ce qui peut être, est possible ce qui peut exister. La définition délimite le concept. Elle nous permet de distinguer le concept des autres concepts proches. Une bonne définition doit être claire. Une mauvaise définition est confuse. Il y a 4 notions qui relèvent de ce que l’on appelle les connecteurs ontiques. Ontos en grec ancien veut dire être. Les connecteurs ontiques portent sur l’être. Les voici :

  1. Possible : ce qui peut être ;
  2. Impossible : ce qui ne peut pas être ;
  3. Nécessaire : ce qui ne peut pas ne pas être ;
  4. Contingent : ce qui peut ne pas être.

On distingue la nécessité de l’obligation, on peut s’opposer à une obligation, on ne pas s’opposer à une nécessité. Quand on s’oppose à une obligation il peut y avoir des conséquences néfastes à cette opposition. Quand on s’oppose à une nécessité, il y a nécessairement des conséquences néfastes.

Le mot résister signifie s’opposer à une force contraignante.

Le mot propagande au départ signifie propagation de la vérité, mais comme c’est une définition circulaire, c’est-à-dire une définition qui utilise un mot de la même famille pour définir un mot, il faut l’améliorer. Nous pourrions dire alors diffusion de la vérité. Mais avec notre cher Edward Bernays, le mot propagande désigne la manipulation des foules, des masses populaires. Ce qu’il appellera aussi pour cacher sa propre manipulation relations publiques.

Trouver le problème qui fait naître la question
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Il y a problème dans notre vie courante quand nous rencontrons un obstacle qui nous empêche d’atteindre notre objectif. Il y a donc 2 choses qui s’opposent, l’objectif et l’obstacle.

En philosophie, on appelle problème la confrontation de deux hypothèses adverses. J’ai bien dit hypothèse et non pas affirmation. L’hypothèse est toujours au conditionnel, l’affirmation est au présent de l’indicatif.

Comment trouver les deux hypothèses ?

Les questions posées en épreuve de philosophie sont toujours des questions fermées, c’est-à-dire des questions auxquelles on peut répondre soit par oui soit par non. Donc la première hypothèse sera une réponse positive à la question, c’est-à-dire les arguments en faveur de la réponse positive. La deuxième hypothèse sera la réponse négative à la question.

Dans l’exemple donné, la première hypothèse serait : Il semble possible de résister à la propagande en développant notre capacité à apprivoiser nos émotions. La deuxième hypothèse serait alors, il paraît impossible de résister à la propagande, ou pour être plus précis il est facile de dire que nous pouvons apprivoiser nos émotions, mais dans la réalité cela semble très difficile.

Choisir une réponse précise à la question
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Quand on répond en philosophie, il faut toujours garder au moins une nouveauté pour la réponse. Exemple, nous pourrions répondre ici : il est possible de résister à la propagande à condition de développer une vertu que la tradition philosophique appelle la tempérance.

Trouver des arguments pour chacune des hypothèses.
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Deux arguments sont suffisants. Si les arguments sont dans le texte support donné, il ne faut pas hésiter à les utiliser. De nombreux correcteurs attendent de vous d’être capables d’utiliser les arguments du texte au bon endroit dans votre dissertation. Et bien sûr de savoir les expliquer.

Rédaction
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Introduction
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  1. Dans l’accroche, si le texte est présent, c’est bien de le présenter rapidement. Sinon et de toute façon, l’accroche consiste à définir les concepts de la question.
  2. Puis on présente la première hypothèse.
  3. Enfin on présente la seconde hypothèse.
  4. Cela peut être utile de remettre la question posée à la fin, certains professeurs aiment bien que cette question soit reformulée. Personnellement, je ne préfère pas pour éviter les hors sujets.

Première partie : H1
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On argumente la première hypothèse, en prenant appui sur le cours en montrant que nous avons des connaissances philosophiques. Il peut être utile de s’appuyer sur le texte donné quand il y en a.

Il est bon de garder en mémoire ce petit moyen mnémotechnique pour la qualité de la rédaction : « il faut savoir faire appel nos gentilles petites fées ». FÉE veut dire ici : je Formule, j’Explique, je prends un Exemple concret. Le texte quand il est présent peut aussi parfois nous permettre de trouver les exemples.

Seconde partie : H2
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On argumente la seconde hypothèse, en prenant appui sur le cours en montrant que nous avons des connaissances philosophiques. Il peut être utile de s’appuyer sur le texte donné quand il y en a. On utilise aussi les « FÉEs ».

Conclusion
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La conclusion fournit rapidement la réponse que vous voulez soutenir, avec la nouveauté conceptuelle qu’il ne faut pas oublier.

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